Contexte de l'étude

Les maladies cardiovasculaires regroupent un large ensemble de problèmes qui touchent le cœur et les vaisseaux sanguins :

  • Crises cardiaques, infarctus, angine de poitrine (angor)
  • Accidents vasculaires cérébraux (AVC)
  • Hypertension artérielle
  • Troubles du rythme cardiaque
  • Insuffisance cardiaque...

Les maladies cardiovasculaires constituent, avec près de 20 millions de décès par an, la première cause de décès au monde. En France, un décès sur quatre est lié à une maladie cardiovasculaire. Ces maladies sont de plus la première cause de décès chez la femme. On enregistre dans les Hauts-de-France les taux de morbidité et de mortalité parmi les plus élevés du pays.

Les principaux facteurs de risque contrôlables des maladies cardiovasculaires sont la malnutrition et le tabagisme, mais aussi le manque d'activité physique et la pollution de l'air. Ces deux derniers facteurs sont directement liés à notre mobilité quotidienne. Par exemple, nous contribuons à la dégradation de la qualité de l'air en prenant la voiture alors que l'on fait de l'activité physique à vélo. Le bruit est un paramètre supplémentaire pouvant être relié à la mobilité et à la santé cardiovasculaire tandis que l'exposition au tabac, via le tabagisme actif ou passif, a été montrée variable selon les modes de transport utilisés. De plus, le trafic automobile, en tant que source majeure de gaz à effet de serre, contribue au réchauffement climatique et est donc ainsi indirectement lié à l'exposition à la chaleur et aux UV.

On entend par mobilité les trajets que nous effectuons pour aller travailler, faire nos courses, rejoindre nos lieux de loisirs... ainsi que les modes de transport que nous empruntons : voiture, métro, marche, vélo... Notre mobilité est susceptible d'influencer nos expositions aux pollutions environnementales, et donc notre santé. Dans les Hauts-de-France, où les niveaux de pollution atmosphérique sont parmi les plus élevés du pays, les liens entre mobilité, qualité de l’air et santé représentent un enjeu de santé publique majeur.

C’est dans ce contexte régional préoccupant, tant sur le plan de la santé publique que de l'environnement, qu'a été conçu le projet de recherche Mobilité, pollutions associées et santé cardiovasculaire (MobiCard). Ce projet vise a mieux comprendre les liens entre notre mode de vie en termes de mobilité et d'activité, les expositions environnementales auxquelles nous sommes soumis telles que la pollution de l'air, le bruit ou encore la chaleur, et leurs effets sur notre santé. En identifiant plus finement l’impact de nos comportements, MobiCard souhaite contribuer à mieux préserver notre environnement et notre santé.

Carte de la France découpée par régions, montrant la mortalité annuelle par accident vasculaire cérébral (AVC) pour 100 000 habitants. Les régions sont colorées selon l’écart par rapport au taux national, avec une légende allant de moins de -20% à plus de +20%. La source indiquée est Santé Publique France, 2017.

La région la plus foncée, les Hauts-de-France, affiche le taux de mortalité annuelle le plus élevé : 55,1 décès pour 100 000 habitants, soit plus de 20% au-dessus du taux national. La plupart des autres régions de France présentent des écarts par rapport au taux national compris entre -10% et +10%, sauf l'Île-de-France et la Bretagne qui affichent des taux régionaux de 38,5 (entre -20% et -10%) et 53,6 (entre +10% et +20%) pour 100 000 habitants, respectivement.

 

Carte de la France découpée par régions, montrant la mortalité annuelle par cardiopathie ischémique, dont infarctus, pour 100 000 habitants. Les régions sont colorées selon l’écart par rapport au taux national, avec une légende allant de moins de -20% à plus de +20%. La source indiquée est Santé Publique France, 2017.

Les régions les plus foncées sont la Bretagne, la Normandie, les Hauts-de-France et la Corse, qui affichent les taux les plus élevés : 63,3, 63,3, 62,9 et 62,2 décès pour 100 000 habitants, respectivement, c'est-à-dire plus de 20% au-dessus du taux national. L'île-de-France affiche le taux le plus faible : 44,0 décès pour 100 000 habitants (entre -20% et -10%). Les régions du sud et de la vallée de la Loire (Auvergne-Rhône-Alpes, Centre-Val de Loire, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Pays de la Loire et Provence-Alpes-Côte d'Azur) affichent des écarts par rapport au taux national compris entre -10% et 10% tandis que les régions de l'est (Bourgogne-Franche-Comté et Grand-Est) affichent des écarts par rapport au taux national de +10% à +20%.

 

Carte de la France en nuances de rouge, montrant les concentrations annuelles moyennes en particules (PM10) pour l'année 2023. L'échelle va de 9 à 27 microgrammes par mètre cube (µg/m3) en moyenne annuelle. La source des données affichée est l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS).

Les zones les plus foncées, comme le nord de la France, les zones côtières, la vallée du Rhône et la Corse, indiquent des niveaux de particules plus élevées tandis que les zones plus claires, en particulier le centre de la France, affichent des niveaux de particules plus faibles.