Grand public

Synthèse des liens entre pollution atmosphérique et AVC
Stephan Gabet — Février 2025
En amont du développement du projet MobiCard, nous avons synthétisé les données les plus récentes montrant que l’exposition à la pollution de l’air peut non seulement augmenter le risque de survenue d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), mais aussi en aggraver le pronostic. Les effets observés concernent à la fois les particules fines, le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone, et varient selon les sources d’émission, les caractéristiques des polluants, le type d’AVC (ischémique ou hémorragique), ou encore le profil des individus exposés.
L’exposition prolongée (sur plusieurs années) à la pollution augmente clairement le risque d’avoir un AVC, comme le confirment de nombreuses études menées sur de vastes populations aux États-Unis, en Europe et en Chine. Ces études montrent aussi que la pollution augmente les hospitalisations, les comorbidités et la mortalité après un AVC. À plus court terme (sur quelques jours, voire quelques heures), une exposition accrue à certains polluants peut aussi déclencher des AVC, en particulier ischémiques. Les études rapportent une augmentation du risque dès les premières heures suivant l’exposition, ce qui souligne l’importance de mieux comprendre les effets immédiats et les délais de réponse.
Lorsque la pollution augmente, le risque d'AVC augmente aussi.
Cette revue actualisée de la littérature met de plus en lumière les facteurs qui peuvent moduler cette relation. L’âge avancé, le sexe, certaines maladies chroniques (comme l’hypertension), l’obésité, ou encore le niveau de vie ou d’éducation peuvent influencer la vulnérabilité à la pollution. À l’inverse, l’activité physique ou l’accès à des espaces verts pourraient jouer un rôle protecteur. Cependant, ces modulations varient d’un polluant à l’autre et nécessitent d'être mieux décrites.
En conclusion, la pollution de l’air apparaît désormais comme un facteur de risque modifiable majeur des AVC, à court comme à long terme. La recherche progresse vers une compréhension plus fine des mécanismes en jeu, des effets différenciés selon les profils, et des interactions entre polluants. Ces avancées doivent nourrir des politiques publiques ambitieuses, car réduire l’exposition à la pollution permettrait de prévenir une part importante des AVC et d’en améliorer l’issue.
Pour en savoir plus ► Article scientifique